Zéro déchet : une solution en temps de crise ?

La crise économique et l’inflation actuelle contraignent de nombreux français à revoir leurs dépenses. Face à un pouvoir d’achat qui diminue, certains sont amenés à concevoir différemment leur processus d’achat et à adopter un nouveau mode de consommation. Pratique, économique et écologique, le zéro déchet se positionne alors sur le devant de la scène. Rencontre avec une famille adepte de ce mode de vie.

Ces derniers temps, l’impact de l’activité humaine sur notre planète se fait de plus en plus ressentir. Les facteurs de dégradation de notre écosystème sont principalement dus à nos actions quotidiennes. Même si ce n’est pas toujours intentionnel, cela a des conséquences néfastes. À titre d’exemple, près de 9 millions de tonnes de déchets finissent chaque année dans les océans. Pour la plupart de ces déchets, ils sont non recyclés et non dégradables comme les matières plastiques telles que les bouteilles, les pailles ou encore les sacs.

Pour lutter contre ce phénomène, certains citoyens français ont opté pour le mode de vie zéro déchets qui consiste à réduire drastiquement leurs résidus.

Qu’est-ce que le zéro déchet ?

Il peut être défini comme un ensemble de pratiques mises en œuvre pour réduire les déchets tels que les emballages, les plastiques, les produits à usage unique et le gaspillage d’objets, de ressources ou de nourriture. Ces multiples actions contribuent en partie à réduire les problèmes environnementaux et sanitaires qu’ils engendrent. Ce modèle peut être présenté suivant la pyramide inversée suivante :

Chaque emballage en plastique, en papier, recyclable, compostable ou non a un impact sur l’environnement ; que ce soit par la fabrication, le transport ou l’élimination. La première étape est de prendre conscience de cette consommation et de son impact avant d’entamer un processus de réduction de ses déchets.

“Consommer durable, ça reste consommer”

Il y a 3 ans, Aurélie, 35 ans, s’engage dans une démarche de réduction de ses déchets. Aujourd’hui, la famille ne présente sa poubelle classique plus que 2 fois par an. ”L’idée c’est de faire avec le moins possible, retrouver ce qui était simple avant, et qui fonctionnait très bien ; ceci plutôt que d’acheter encore et encore des choses et de consommer de nouveau. Car même si on consomme durable, ça reste consommer.”

L’investissement d’Aurélie se voit dès le premier coup d’œil. Dans sa maison, chaises dépareillées et produits en vrac mis en bocaux ornent la pièce de vie. Cette trentenaire chaleureuse et engagée a à cœur de transmettre ce qu’elle a appris grâce à son expérience zéro déchets.

Au début, elle se met en tête de tout éliminer et tout de suite. Mais, la première année est un peu difficile. Cela prend “trop de temps et trop d’énergie”. Il faut donc y aller pas à pas et varier les échéances. Sa première action : acheter en vrac. “C’était difficile au début car, même si certains magasins proposaient déjà du vrac, peu d’entre eux acceptaient qu’on apporte ses contenants.” Tandis qu’aujourd’hui, cela semble plus simple : “depuis une bonne année, on peut tarer son bocal et venir avec ses propres récipients. C’est bien plus facile”.

Plus tard, Aurélie s’attaque aux produits de la salle de bain, car c’est ce qui permet de “réduire le plus”. En passant par exemple d’un dentifrice du commerce à un dentifrice solide qu’elle fait elle-même. Au départ, elle fabriquait également son shampooing en faisant venir ses poudres brutes. Mais elle est revenue sur cette idée: “ je me suis dit que finalement ces poudres sont produites on ne sait où, ramassées par des populations certainement exploitées et elles arrivent dans du plastique. Ça me gênait de fabriquer quelque chose qui avait généré de la pollution ”.

Sa famille est sensible à sa démarche et l’a pleinement adoptée. Pour les enfants, acheter d’occasion plutôt que neuf est tout à fait normal désormais: “ils sont ravis qu’on leur offre quelque chose qui a déjà servi « .

Son inspiration ? C’est le contact humain : “je m’inspire des gens que je rencontre”. Les astuces s’échangent lors des petits marchés ou des regroupements entre amis. “Des amis à nous, en parlant de la facture d’eau, nous ont dit : “nous pour la chasse d’eau, on récupère l’eau de la douche.” Je n’y avais jamais pensé, et pourtant cette eau-là coule longtemps ! Ce sont de tout petits gestes comme ça, qui font que, dans l’idée de chacun, on arrive à contaminer les autres.”


Comme Aurélie, de nombreux consomm’acteurs ont aujourd’hui adopté un mode de vie plus responsable. Pour vous aider à entamer cette démarche, la rédac’ vous livre quelques-uns de ses conseils.