Au moment de la fin des essais pour les premiers vaccins contre le Covid-19 une question revient sans cesse, qu’en sera-il de l’adoption de ce vaccin par les populations ? Les mouvements Antivax et équivalents ayant gagné en popularité grâce au web la confiance dans les vaccins n’a jamais été aussi basse.
Plusieurs vaccins terminent actuellement leurs phases d’essais à grande échelle, suscitant une vague d’espoir au moment où beaucoup de pays vivent leur deuxième confinement. Cependant, la question de l’adoption du vaccin demeure. En France, la confiance est encore plus ébranlée qu’ailleurs. Selon un sondage réalisé par Ipsos du 8 au 13 octobre, et publié jeudi 5 novembre 2020, seuls 54 % des Français accepteraient de se faire vacciner contre le Covid-19. C’est l’un des plus bas taux d’Europe. Le pays a certes quelques antécédents sanitaires avec certaines campagnes de vaccination, mais cela ne suffit plus à expliquer un taux si bas.
Un vieux cheval de guerre complotiste
Il faudra tout de même mentionner que toutes les personnes étant dubitatives face à l’implémentation d’un vaccin à grande échelle ne sont pas forcément toutes des complotistes endurcies. Certes, une bonne partie d’entre eux défendront des positions extrémistes, allant des affiliation QAnon au “micro chipping” de la population mondiale en passant par le contrôle des naissances. Mais tout une partie de la population est sur des considérations moins farfelues, dans les arguments cités pour justifier du manque de confiance dans le vaccin, on trouve des éléments rationnels comme la nouveauté du virus, la manque de recul sur les possibles effets à long terme. Il y a donc un enjeu de communication fort de la part du gouvernement, pour arriver à rassurer sur l’efficacité des protocoles de test et les modalités de la vaccination.
La défiance envers les campagnes de vaccination n’est pas nouvelle, chacune d’entre elle a toujours suscité une polémique en France et à l’heure de l’information par les réseaux sociaux, la désinformation semble atteindre des sommets. D’autant, plus dans un contexte épidémique chaotique ou les détracteurs du gouvernement ont pris l’habitude de fustiger chaque incohérence dans les décisions gouvernementale. Ce minage petit à petit de la confiance dans les vaccins pourrait avoir des conséquences terribles sur la situation sanitaire.
Au moment où le gouvernement prend ses premiers engagements commerciaux vis-à-vis des vaccins contre le Covid, les vieux débats sur la collusion entre le gouvernement et les lobbys pharmaceutiques refont surface. Ces débats sont toujours importants à avoir, tant nous avons eu des exemples multiples que les marchés géants de ce type attirent toujours les affaires sulfureuses. Toujours est-il, la situation, tant économique que sanitaire ne nous permet pas de nous perdre dans la méfiance politique. Des affaires sortiront probablement dans les prochaines années, mais la priorité va actuellement aux vaccins, et dans un premier temps la restitution de la confiance dans ces derniers.
Article rédigé par Andreas Verner.