Lucas DUPUY

À l’occasion du Facebook Connect 2021, son PDG Mark Zuckerberg a présenté les grandes directions de la marque : nouvelles possibilités pour le travail, le loisir, la consommation… et un changement de nom significatif.

Cap sur le métavers

Le 28 octobre dernier, Mark Zuckerberg a présidé le Facebook Connect 2021 dans lequel il adévoilé les nouvelles perspectives de Facebook. Le groupe, qui rassemble Instagram, WhatsApp, Messenger et Oculus change de nom et devient officiellement Meta. Ce terme énigmatique est un préfixe tiré du grec qui exprime à la fois l’idée d’au-delà, de changement, de succession ou de profondeur dans une utilisation déterminée par le mot qu’il accompagne.

Pour rendre cette évolution concrète, Mark Zuckerberg et les autres intervenants de cette conférence vidéo décrivent l’avenir du groupe en se référant à de nombreuses reprises au « métavers ». Ce terme intrigant, présenté comme le prolongement de Meta, provient de la littérature SF des années 1960 et désigne même le futur d’internet comme univers virtuel qu’en 1992 dans le roman Le Samouraï virtuel de Neal Stephenson. Le président de Facebook fait ainsi un appel à la richesse de tout un versant de la littérature construit pendant plusieurs décennies tout en exposant les vastes possibilités offertes par la technologie pour le futur proche.

« Un avenir créé par nous tous »

Le métavers est présenté comme l’internet du futur qui, avec l’aide des filiales de Meta mais aussi à travers des partenariats avec d’autres entreprises, va révolutionner chaque aspect de notre vie. En effet, ce doit être « un avenir créé par nous tous. Le métavers sera un projet collectif qui ne se limite pas à une seule entreprise. Il sera créé par des habitant.e.s du monde entier, et ouvert à toute.s ». C’est une prétention qui tire sa force des imaginaires de construction d’internet et Mark Zuckerberg les nourrit en se mettant en scène dans des environnements où la frontière entre réel et virtuel est brouillée.

En ce sens, le Facebook Connect est segmenté en thématiques afin d’aborder tour à tour chaque aspect de notre vie et inclure tout le monde. Ce sont l’éducation, le travail, le divertissement ou encore le commerce qui sont évoqués. On peut s’étonner de voir apparaître certains secteurs, comme le sport, mais il a toute sa place lorsque l’on comprend que c’est le casque de réalité virtuelle qui permettra de pratiquer le basketball ou l’escrime en condition réelle, tout en étant relié à des personnes du monde entier. Les réunions de travail seront optimisées avec l’extension d’une interface qui ne se limitera plus à l’écran de notre ordinateur. Dans le métavers, des collaborations entre les plateformes virtuelles et les grandes marques de vêtements donneront même lieu à des défilés de mode très prochainement.

Une nouvelle peau pour le groupe

Au-delà d’ouvrir sur un nouveau chapitre du monde numérique, ce changement de nom intervient pour répondre à plusieurs problématiques pour l’entreprise. D’abord, il y a un enjeu de distanciation avec le réseau social qui, lui, conserve son nom. Mark Zuckerberg explique :
« Notre marque est tellement liée à un seul produit qu’elle ne peut plus représenter tout ce que l’on fait aujourd’hui». Ensuite, il faut améliorer l’image de l’entreprise qui est marquée par des polémiques telles les révélations des lanceur.euse.s d’alerte ou la lassitude d’un public de plus en plus vieux et qui se tourne de plus en plus vers les concurrents. »

L’édition 2021 du Facebook Connect est donc un évènement qui va au-delà de la communication marketing. Ses multiples facettes dessinent l’avenir du groupe, de nos relations et de nos vies en général. Cette conclusion a de quoi nous laisser un ressenti en demi-teinte avec une impression de glissement du monde physique vers le monde numérique aux contours insaisissables, mais nous sommes encore loin de la vie dépeinte dans le Ready Player One de Steven Spielberg. Il faudra attendre encore quelques années et des progrès techniques pour voir se concrétiser les prémices d’un monde virtuel tel qu’il est romancé par Mark Zuckerberg, mais la direction est déjà bien enclenchée.