Covid-19 : les festivals musicaux innovent pour maintenir leurs éditions

En raison de la situation sanitaire, certains festivals de musique se réinventent cette année pour préserver ou reporter les évènements prévus.

Pour éviter l’annulation définitive, les festivals musicaux se sont adaptés aux règles sanitaires afin de se maintenir dans des conditions exceptionnelles. En version réduite, digitale ou grâce aux réseaux sociaux, plusieurs festivals se réinventent.

C’est toujours de la musique, du direct et devant un public mais il faut penser aussi aux téléspectateurs qui seront derrière leur écran de télévision

Emmanuel Hoog, président de Rock en Seine.

Le festival Rock en Seine, qui fêtait en 2020 son 18e anniversaire, a réussi à sauver les meubles. Selon le président du festival, le maintien de cette édition « a aussi une dimension politique car elle est faite dans un contexte où l’industrie musicale et celle du spectacle vivant sont dans une situation catastrophique ». Cette soirée se voulait être la porte-parole des autres festivals.

Le jeudi 27 août a donc eu lieu le « Festival des Festivals » : le temps d’une soirée, 1 500 personnes ont pu assister à la représentation de plus de vingt artistes de la scène musicale française au Domaine national de Saint-Cloud. Tout en respectant les consignes sanitaires, les heureux spectateurs ont pu retrouver Catherine Ringer, Alain Souchon, Hatik, Jeanne Added, Benjamin Biolay, Christine and The Queens, Pomme, Camelia Jordana, Philippe Katerine, Dadju ou encore Calogero. L’organisation du festival voulait aussi garantir une visibilité à l’événement et permettre à ses fidèles adeptes d’y participer de loin. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de pouvoir se rendre sur place, le show a été retransmis en direct sur France 2, France.tv et France Inter. L’année dernière, le festival avait rassemblé plus de 100 000 spectateurs.

Des éditions 100% numériques et gratuites

Les organisateurs du festival We Love Green ont proposé à leur public une version digitale complète appelée We Love Green TV. Les internautes ont pu déambuler dans les allées virtuelles du lieu et assister aux concerts et conférences initialement prévues. Ces évènements ont été retransmis en ligne pour permettre aux internautes de poser leurs questions en direct aux intervenants grâce à un système de tchat. De cette façon, les interactions à propos des sujets sociétaux actuels ont pu avoir lieu, pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Les thèmes de l’urgence climatique et d’un changement de notre modèle de société restent plus actuels que jamais avec la crise sanitaire et il était donc important pour l’organisation de maintenir cette édition quoi qu’il en coûte. Le festival souhaite d’ailleurs conserver cette formule pour les éditions à venir, pour démocratiser cet événement et les valeurs qu’il promeut.

Quant au célèbre festival Tomorrowland qui réunit en temps normal 400 000 festivaliers en Belgique, les festivaliers ont pour la première fois assisté aux concerts derrières leurs écrans. Rebaptisé pour l’occasion « Tomorrowland around the world », la solution mise en place a réuni plus d’un million d’internautes. Cette édition numérique a permis à de nombreux internautes, déçus des annulations successives des festivals au cours de l’année, de se réunir le temps de quelques heures entre passionnés de musique du monde entier.

« Cette année, tout le monde était sur le même piédestal, bénéficiant ou non des moyens économiques pour y participer. »

Article rédigé par Laurène Boussé et Charlotte Richard.