Covid-19: la digitalisation de l’évènementiel

Avec la crise sanitaire certains secteurs ont dû s’adapter, trouver des solutions pour se réinventer, comme ceux du monde du spectacle et de la culture. Pour tenter de contrer toutes les annulations, des “événements numériques » ont vu le jour et se sont multipliés cette année.

Depuis mars 2020, l’activité s’est arrêtée pour le monde événementiel. Les annulations en chaîne des différents évènements et projets n’ont pas cessé. L’avenir paraît encore incertain.
Or, ce secteur fait vivre plus de 300 000 personnes en France et a généré une perte de plusieurs centaines de millions d’euros depuis le début de cette crise sanitaire en France.

Les acteurs du monde de l’événementiel n’ont pas tardé à se mobiliser et à prendre les devants. Après une courte période de réflexion, des solutions ont vite été trouvées par les organisateurs dont celle de “digitaliser l’événementiel ». Au premier abord cela paraissait étrange, dénaturant les principes de ce secteur. Plusieurs questions se sont posées : peut-on vivre les événements de la même manière derrière un écran ? Les individus vont-ils être réactifs à ce genre d’initiatives ?
L’association “LÉVENEMENT” (organisation professionnelle française des entreprises de conseil, de création et de production en communication événementielle), créée en 2016, devient alors rapidement l’un des porte-paroles de ce secteur si cher aux Français.

Des concerts aux formats digitaux

En France, mais aussi partout dans le monde on voit donc rapidement apparaître des nouveaux formats digitaux. Un des premiers a été le concert virtuel de Travis Scott sur la plateforme Fortnite. Du vendredi 24 au dimanche 26 avril, le rappeur a réalisé une série de concerts à distance qui a réuni plus de 27 millions d’internautes du monde entier.

Ces événements digitaux, contraints par la situation sanitaire actuelle, ont tout de même des avantages. Du côté des annonceurs, du point de vue économique de nombreux coûts inhérents à l’organisation d’un événement physique n’existent plus. C’est notamment le cas pour la réservation du lieu qui représente plus de la moitié des coûts finaux. Ces événements sont aussi plus rapides et faciles à organiser que des événements physiques. Ils peuvent se préparer en quelques semaines alors qu’un festival de musique physique lui met presque une année à se mettre en place.

En France, le nombre d’événements culturels et musicaux digitaux se multiplie ces dernières semaines. Un des derniers exemples en date est le concert du chanteur M Pokora, en live stream le 8 décembre 2020 à 20h45, en direct de La Seine Musicale. Devant plus de 60 000 spectateurs, l’artiste a réalisé un show grandeur nature avec tous ses musiciens et danseurs. C’était une grande première en France, et le plus gigantesque show live stream dans le monde, dépassant même en termes de technologies, d’interactivité et d’effets spéciaux, celui de Dua Lipa par exemple. Pour pouvoir assister à ce concert depuis chez soi rien de plus simple, il suffisait d’acheter un e-billet vendu entre 25 et 50 euros selon la formule choisie.

Mais une question se pose, une fois la crise du covid-19 terminée, ces événements numériques vont-ils perdurer ou bien totalement s’éteindre ? Les individus n’ont-ils pas besoin de rencontres physiques plutôt que virtuelles ?
Une étude réalisée mi-mai par l’IFOP (Institut français d’opinion publique) et commanditée par Weezevent à prouvé que 93 % des Français sont dans l’expectative de pouvoir participer à nouveau à des événements réels et que plus d’une personne sur trois se déclare prête à participer à nouveau à des manifestations physiques dès que cela redeviendra possible.

Article rédigé par Laurène Boussé et Charlotte Richard.