La crise du COVID a, sans surprise, fortement impacté les secteurs créatifs. Si l’industrie du cinéma tente de trouver de nouvelles méthodes de tournages, de production et de distribution, certains acteurs se trouvent particulièrement atteints par les conséquences de cette crise, notamment le secteur indépendant. Qu’elles prescrivent existent-elles donc pour ce pan de la production cinématographique ?
Des studios ont montré l’inventivité et l’originalité des structures indépendantes dans la création d’objets cinématographiques. A travers leur vision et leur exécution, souvent différentes de celles présentées par les grandes productions hollywoodiennes, les studios indépendants continuent à gagner une audience et une renommée grandissante. A24, studio américain indépendant, figure parmi les têtes de listes, avec plusieurs productions qui ont été primées à différents festivals.
Les festivals, un levier conséquent
Seulement, une partie du problème se situe bien là ; l’une des conséquences de la pandémie sur le cinéma est le report des éditions 2020 des festivals de films indépendants qui se tenaient annuellement aux quatre coins du globe (Cannes, Sundance, SXSW…). Ces festivals constituaient un facteur important dans le processus de reconnaissance des films indépendants au sein de ce secteur. En participant à ces événements, les productions cinématographiques (et donc les studios dont elles sont issues) se frottent au regard des critiques et du public et gagnent en popularité et en reconnaissance. Avec le report de ces festivals, les studios doivent trouver des alternatives leur permettant d’atteindre une certaine forme de buzz qui était auparavant accessible au moyen des ces structures.
A travers l’initiative de pallier cette absence de rencontre tout en proposant une offre de visionnage en streaming, des plateformes digitales telles que Kino Marquee et Theatrical-At-Home ont vu le jour et ont permis (et permettent toujours) aux productions indépendantes d’être projetées aux utilisateurs chez eux. D’autres idées ont également émergées, telle que la création de “We Are One”, un festival digital qui présente des productions sur Youtube, et qui est le fruit de la collaboration d’une vingtaine de studios.
Quelles aides pour ce secteur ?
De par le monde, l’assurance pandémique pourrait être un nouvel obstacle pour les sociétés de production qui cherchent à commencer à tourner et bon nombre structures tentent de faire appel à des aides gouvernementales afin de tenter de perdurer durant cette période.
Des équipes de production canadiennes ont déjà contacté leur gouvernement pour discuter d’un partenariat qui aiderait à créer des politiques pour la couverture de Covid-19. L’Association canadienne des producteurs de médias a par ailleurs proposé que les producteurs paient des primes qui alimentaient un pot pour payer toute réclamation potentielle et que le gouvernement ne contribuerait financièrement que si le montant des primes ne serait pas suffisant pour couvrir les réclamations. L’appui du gouvernement, selon l’organisation, renforcerait cette confiance dans la capacité de l’industrie à reprendre le travail.
En France, le CNC, en collaboration avec l’État, a mis en place une série de mesures d’urgence en direction des entreprises, des auteurs et des indépendants de la filière cinématographique. Ces mesures comprennent entre autre une suspension du paiement de la taxe sur les entrées en salle, le paiement anticipé de certaines aides financières ou encore la possibilité de mobiliser par anticipation, pour les entreprises titulaires d’un compte automatique de soutien du CNC, 30 % des sommes inscrites sur ce compte pour faire face à des besoins urgents de trésorerie. Le CNC a également contribué aux fonds de solidarité créés par la SACD et la SCAM qui ont permis de verser une aide d’urgence de 1 500 € par mois aux auteurs dont l’activité a été particulièrement affectée par la crise actuelle. Si la situation n’est pas des plus réjouissantes, des solutions tentent d’être trouvées pour permettre à ces acteurs une forme de survie, en attendant des solutions plus pérennes.
Néanmoins, et malgré un tableau plutôt noir de la situation, certains estiment que cette situation pourrait permettre aux productions indépendantes d’émerger avec plus de succès qu’auparavant. Dan Mintz, président DMG Entertainment (et qui a travaillé avec Disney, Warner Bros, Paramount Pictures et Sony au cours de sa carrière) prévoit un épanouissement du cinéma indépendant pendant cette période. Des équipes plus petites, des histoires intimes et une façon d’opérer qui n’est pas souvent perçue par les grands acteurs de l’industrie pourraient entraîner un afflux de nouvelles voix dans l’industrie cinématographique.
Article rédigé par Mahdi Lounis.