Le reconfinement annoncé mercredi 28 octobre par le président Emmanuel Macron n’a pas épargné les libraires. Cette décision fait polémique dans un secteur déjà en difficulté, pourtant au cœur de la culture française.
Pas de surprise mercredi 28 octobre 2020 durant l’allocution d’Emmanuel Macron : les commerces non-essentiels vont de nouveau fermer leurs portes pour 1 mois. Si cette décision n’est pas vraiment surprenante, elle reste un véritable coup dur pour les libraires indépendants, déjà éprouvés par le premier confinement. Malgré la mise en place d’aides financières, beaucoup de librairies ont annoncé qu’elles ne survivraient pas à cette seconde fermeture. Un seul espoir subsiste, celui de pouvoir se rattraper pendant la période de Noël qui constitue environ 25 % du chiffre d’affaires annuel des librairies. En parallèle, les professionnels du livre sont dans l’impossibilité de rattraper leurs pertes en augmentant le prix des livres en raison de l’encadrement du prix imposé par la loi Lang. Ainsi, en l’absence de points de vente ouverts à Noel, tout un pan de la culture court à sa perte.
Une décision polémique
Déjà en déclin depuis quelques années, le secteur du livre se voit donc porter un nouveau coup de massue. Considérées comme « non essentielles », les libraires doivent à nouveau fermer. Pour les libraires, souvent commerçants indépendants, cette fermeture est une injustice puisque les plateformes de e-commerce restent ouvertes. Une concurrence déloyale qui risque de fragiliser encore plus ce secteur. En réponse à la colère de ces indépendants, le gouvernement a contraint les grandes surfaces et autres enseignes telles que la Fnac à fermer l’ensemble de leur rayon culture. « Sur mon intervention, et celle de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, Fnac-Darty et la grande distribution fermeront dès samedi matin leur rayon livres et culture« , a annoncé vendredi 30 octobre, Bruno Le Maire, ministre de l’économie.
Une décision insuffisante selon les professionnels du livre. En soutien à ce secteur, certains ont souhaité mettre en place une pétition pour la réouverture des librairies. Ils dénoncent une situation absurde puisque dans certains villages seules les grandes surfaces constituent un accès à la culture.
La solution : le click&collect et la livraison à domicile
Une adaptation nécessaire. Le click & collect – pratique consistant à acheter à distance puis à venir retirer sa commande à l’entrée du magasin – arrive alors comme la solution évidente malgré ses nombreuses limites. Mise en place pendant le premier confinement, ce procédé ne représenterait que 10 % du chiffre d’affaires des librairies. En réponse à la colère des professionnels du livre, le gouvernement a annoncé jeudi 5 novembre dans un communiqué de presse la prise en charge des frais d’envoi des livres provenant de librairies indépendantes. Bruno Le Maire et Roselyne Bachelot y ont précisé que « ce dispositif permettra aux libraires de ne facturer à leurs clients que les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01 euro ». La poste participe également à cette initiative en mettant en place un service de collecte dans les librairies ainsi qu’une réduction de son tarif de livraison de proximité.
Article rédigé par Valentine Albou.