Inévitablement stoppés au début de l’année, les différents acteurs du cinéma ont pu reprendre le chemin des tournages lors du déconfinement. Mais pour combien de temps ? Et surtout quelles sont les héritages d’une période telle que celle-ci ? Décryptage.
“La beauté du cinéma, c’est de pouvoir tenter quelque chose de différent” disait Clint Eastwood. Eh bien l’occasion est venue. Pour perdurer et poursuivre ses activités le cinéma va pouvoir (et surtout devoir) tenter quelque chose de différent. Et pour cause, nombre de films ont été interrompus comme par exemple : Les Tuche 4, puis un autre un film autour de Gustave Eiffel, avec Romain Duris et Emma MacKey, vient ensuite Adieu Monsieur Haffmann de Fred Cavayé, avec Daniel Auteuil, Gilles Lellouche et Sara Giraudeau ou bien encore, à l’international, le fameux Batman avec Robert Pattinson, qui, pour sa part, semble être contaminé.
L’instauration des gestes barrières et de la distanciation ont poussé les équipes de tournages à s’adapter. Le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) central du cinéma a publié un guide à destination des productions afin qu’elles prennent en compte ses recommandations : on observe globalement que les équipes sont réduites, que des panneaux sont installés, des chemins tracés, et que, même si tout le monde s’efforce de respecter le processus, il arrive, comme dans n’importe quel endroit, que ce soit plus ou moins le cas. D’où l’importance du rôle des équipes médicales et des managers.
Un référent Covid
Les lieux de tournages en France sont soumis aux mêmes règles que les autres lieux de travail. Selon l’article L.4121-1 du code du travail, l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Il doit organiser l’évaluation et la prévention des risques sanitaires par l’intermédiaire de différents acteurs comme le médecin du travail, les CHSCT, et des référents COVID dont, dorénavant, tous les tournages seront munis. Ceux-ci se veulent être pédagogues et gendarmes dans le cadre d’un tournage qui se déroule uniquement entre des personnes d’un seul et même microcosme pendant plusieurs semaines. On organise donc ses propres mesures sanitaires. Des analyses sont exigées régulièrement et même si l’on pourrait se dire qu’à 80 euros le test PCR, cela peut représenter un coût, il s’agit surtout d’éviter le drame financier que pourrait être l’interruption de tournage avec la contamination du réalisateur, des comédiens etc.
Modifier pour mieux s’adapter
Certaines productions ont préféré « jouer » de l’évènement en l’ajoutant à leur scénario comme par exemple la série Les Mystères de l’amour où la production a trouvé la solution : intégrer à ses intrigues cette période « exceptionnelle ». Ainsi, rien de plus logique alors que ses héros soient masqués et respectent les gestes barrières.
« Baisé soufflé »
En cas de tournage de scènes de baisers, de foule ou de bagarre, le CHSCT préconise une réécriture du scénario ou l’utilisation d’inserts numériques. Le port du masque reste obligatoire pour l’équipe. Le tournage des scènes de baisers est sur la base du volontariat mais les acteurs, eux, sont soumis à des tests et/ou la prise de température. En effet, ils ne portent pas de masques pendant qu’ils tournent leurs scènes, cela rendrait les baisers beaucoup moins crédibles. Et si tout cela devenait trop contraignant on peut toujours y arriver grâce aux techniques de Focale, à l’angle et aux éclairages en donnant l’impression que les comédiens sont plus proches qu’ils ne le sont vraiment et créer l’illusion d’un baiser.
Article rédigé par Hugo Gaillard.