Une semaine après l’assassinat de Samuel Paty, le ministre de l’Intérieur s’en est pris aux « rayons communautaires » des supermarchés, lors de son passage sur le plateau de BFM TV.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, était l’invité de BFM TV lors de la soirée spéciale dédiée à Samuel Paty. Une intervention qui divise une fois de plus suite aux propos polémiques tenus par le ministre sur la cuisine communautaire.
Le ministre maintient ses propos
Suite à la polémique suscitée par ses propos tenus sur le plateau de BFM TV contre les rayons « communautaires » des supermarchés, Gérald Darmanin a réaffirmé son opinion sur Twitter : « Je n’ai pas un mot à retirer à mes propos. Pas un ».
Le ministre s’était dit « toujours choqué d’entrer dans un hypermarché, de voir qu’il y avait en arrivant en rayon de telles cuisines communautaires […] C’est comme ça que ça commence, le communautarisme ».
« Ce n’est pas un sujet »
Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, invité par Jean-Jacques Bourdin sur le plateau de BFM TV s’est exprimé sur les propos polémiques du ministre : « Quand je fais mes courses, je vais au rayon “produits bretons“ parce que je suis breton. Et je vais vers les produits du terroir. Ça ne me choque pas ».
Il tenta par la suite de dédramatiser la situation en précisant : « Moi dans ma circonscription à Châteaulin, il y a une grande entreprise qui exporte 500 000 tonnes de poulets par an vers l’Arabie saoudite et c’est du poulet halal. Alors je constate que quand ça permet à des filières entières de vivre, à des entreprises de prospérer, eh bien on considère qu’on s’adapte à la demande du marché, donc ce n’est pas un sujet ».
Une opportunité pour les grands groupes alimentaires
Les propos tenus par le ministre de l’Intérieur à l’encontre de la cuisine communautaire tendent à créer une opportunité pour certains groupes alimentaires. C’est le cas pour Michel-Édouard Leclerc, directeur général du groupe E.Leclerc, invité par la journaliste Ruth Elkrief. Il confie apprécier la cuisine communautaire au sens où cela fait partie, selon lui, de la diversité culturelle. Il ne se prononce toutefois pas sur la dimension religieuse de la cuisine halal ou casher.
« Le communautarisme alimentaire, qui se retrouve derrière du produit casher, derrière du produit breton… Moi, celui-là, il me plaît bien. Je ne parle pas simplement comme commerçant. Mais justement, la configuration d’une différence, ça s’appelle le choix », a-t-il déclaré.
Article rédigé par Marie-Sarah Pouyau.