Covid-19 : Comment nos voisins européens tentent-ils d’organiser la reprise du secteur événementiel ?

Tout comme en France, les évènements culturels ont été annulés dans un premier temps en Allemagne, Angleterre et en Belgique à cause de la crise sanitaire. Ces pays ont-ils géré la situation différemment depuis
?

Dès l’annonce du confinement en mars dernier, tous les festivals français ont été annulés. Certains organisateurs ont dans un premier temps décidé de les reporter à l’été dernier, puis de créer des versions numériques au vue de la situation. A l’heure actuelle, ils sont encore tous interdits dans l’hexagone. D’après le syndicat France Festivals, 2 640 festivals auraient été annulés à cause de la crise sanitaire. Et selon Les Jours, un décret doit prolonger l’interdiction des concerts debout jusqu’au 31 mars 2021, au moins. Les artistes vont donc continuer à organiser des concerts assis, avec la réouverture des salles de concerts prévue mi-décembre.

En Allemagne, tous les événements culturels et événementiels ont été annulés depuis le début de la crise sanitaire. Par exemple, dès fin mars 2020 l’annulation du célèbre Festival d’opéra wagnérien de Bayreuth en Allemagne, qui devait se tenir à partir du 25 juillet, a été annoncée par ses organisateurs.

Outre l’incertitude quant à un déconfinement total et une amélioration de la situation sanitaire, les organisations se demandent donc à quel point les restrictions sanitaires vont impacter l’organisation des répétitions et des événements qui doivent se tenir dans les prochains mois.

La question se pose donc dans le secteur culturel depuis plusieurs mois : comment assurer la reprise et le maintien des événements au vu de la situation actuelle ?

Afin de pouvoir permettre à nouveau l’organisation de tels évènements au temps du coronavirus, à Leipzig (Allemagne), des chercheurs ont pris les devants en organisant une simulation grandeur nature. L’objectif étant « d’analyser les risques de transmission du virus et obtenir des éléments pour déterminer la meilleure organisation possible afin de prévenir de nouvelles contaminations ». Environ 1 900 personnes,
âgées de 18 à 50 ans, ont donc participé à une simulation grandeur nature le samedi 22 août. Côté sanitaire, ils ont tous été munis d’un masque FFP2 et d’un traceur autour de leurs cous. Le but ? Suivre leurs mouvements et contacts tactiles pour étudier les comportements des spectateurs. Néanmoins, le concert n’a duré qu’une trentaine de minutes afin de réduire les risques. Les participants ont reçu, 48 heures plus tôt, un kit pour pouvoir se tester eux-mêmes.
« Nous rassemblons des données en conditions réelles, afin de quantifier les risques », a annoncé le docteur Michael Gekle, doyen de la faculté de médecine de Halle, qui dirige l’étude aux côtés de confrères de l’université de Leipzig.
Il s’agit de déterminer à quel moment et à quel endroit il y a le plus de risques de contamination, pour tenter de les réduire. Dans les tribunes ? Aux toilettes ? À la buvette ? L’objectif de cette étude est de permettre à la population de retrouver une vie culturelle et sportive malgré le virus au plus vite, sur la base de « preuves scientifiques ».

Alors que la France entame un assouplissement des restrictions à partir de fin novembre, la chancelière allemande Angela Merkel a elle annoncé un durcissement des mesures et le maintien de la fermeture des salles de spectacles et concerts.

Les premiers festivals post-confinement

Même si dans pratiquement tous les pays d’Europe, la totalité des évènements culturels a été annulée, il y a eu certaines exceptions, aussi originales qu’inventives.

Paradise City, à Perk (Belgique) est un des premiers festivals post-confinement. Les organisateurs ont renoncé à sa forme habituelle mais ont trouvé la solution pour lui donner un nouveau format le 2 juillet dernier. Le parc du château de Ribaucourt a accueilli 400 spectateurs, au lieu de 10 000 en temps normal. Ce fût le premier évènement public belge après le premier confinement. L’évènement a été maintenu, pour le bonheur des festivaliers, installés dans des barques de huit participants pour respecter la distanciation physique. Les élus ont été tirés au sort et la participation était gratuite. Ensuite, ils pouvaient inviter sept personnes de leur cercle-proche.
« J’espère que c’est temporaire. Ce qui est important dans un festival, c’est de rencontrer des gens, pas de rester dans sa bulle », conclut Antoine De Brabandère, qui souhaite pouvoir revenir aux anciens formats.

En août 2020, a eu lieu un autre festival avec distanciations physiques à Newcastle au Royaume-Uni. Plus de 2.500 personnes ont donc assisté au tout premier festival musical britannique imposant des distanciations sociales, installées sur la pelouse du Gosforth Park. Les spectateurs étaient divisés en petits groupes de cinq, dans des espaces délimités par des barrières. Au sein de ces bulles, il n’était pas obligatoire de porter de masques. Cependant, ils ont dû renoncer aux déplacements pour aller chercher à boire ou à manger, le personnel étant chargé de les servir « à table ».

« Sam Fender joue à Newcastle ce soir. Cette organisation est inhabituelle mais c’est très bien vu de la part des organisateurs de trouver un moyen pour faire de nouveau vivre la musique », a réagi une internaute sur Twitter.

Plus récemment, le 12 octobre à Oklahoma City (Etats-Unis), le groupe américain The Flaming Lips a organisé le tout premier concert… dans des bulles ! La foule était en effet confinée dans des bulles en plastique géantes. Cette solution ludique a permis au concert de se dérouler dans une atmosphère folle et onirique.
https://youtu.be/8j28LZbD_7A

Article rédigé par Laurène Boussé et Charlotte Richard.