Par Imene Mehaddene

Meta a récemment annoncé le lancement de comptes générés par IA (Intelligence Artificielle) sur ses plateformes Facebook et Instagram.

L’introduction de ces IA promet une révolution numérique qui se veut plus engageante et plus personnalisée. Mais en y regardant de plus près, l’intégration de l’IA dans nos réseaux sociaux semble davantage être un piège qu’une avancée. L’idée de rendre les plateformes plus captivantes en les remplissant de profils générés par IA, comme l’annonce Meta, mérite une réflexion critique.

La promesse de  « personnages générés par IA » interagissant avec les abonnés, comme l’explique Connor Hayes, vice-président produit chez Meta, semble alléchante. Ces IA pourraient avoir des photos de profil et partager du contenu. Mais est-ce ce que nous voulons pour notre expérience sociale en ligne  ? Des créatures parfaites qui nous renvoient une image déformée de la réalité ? Meta parait comme vouloir divertir ses utilisateurs par tous les moyens, même au prix de leur authenticité. Si l’on devient obligés de vivre entourés de profils qui ne sont même pas réels, qu’en est-il des interactions humaines qui étaient au cœur de ces plateformes ?

Quand l’IA prend le contrôle des interactions humaines

On pourrait penser que cette évolution est uniquement technologique, mais elle soulève un problème plus profond : la disparition progressive des échanges humains. Le risque est que ces IA prennent le contrôle de nos vies sociales numériques, en donnant la priorité à des interactions artificielles. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que ces profils alimentés par l’IA seront chargés de répondre à nos appels visio, de partager du contenu et de générer des images. C’est déjà le cas sur Snapchat, où plus de 250 millions d’utilisateurs conversent avec le chatbot chaque jour. Bientôt, Meta en fera de même sur ses réseaux sociaux. Mais comment les utilisateurs pourront-ils distinguer l’humain de la machine ? Certes, Meta assure qu’il y aura une mention pour indiquer qu’il s’agit d’un profil généré par IA, mais comment garantir que ces profils ne seront pas utilisés à des fins de manipulation ou de désinformation ? L’histoire de Facebook est pleine d’exemples de contenus manipulés et de fake news. L’arrivée de l’IA ne risque-t-elle pas d’aggraver ce problème ?

De plus, Meta prévoit de s’appuyer sur les données personnelles des utilisateurs pour alimenter ces IA. Pourtant, le géant du web a déjà été accusée de manipuler les données de ses utilisateurs à des fins publicitaires. Ce que l’on ignore, c’est à quel point cette collecte pourrait affecter la vie privée lorsque ces IA seront intégrées. 

Meta semble prendre un virage dangereux. Au lieu d’enrichir l’expérience humaine sur ses plateformes, elle risque de réduire l’interaction sociale à un enchaînement d’algorithmes et de robots. Le danger est bien réel : l’IA pourrait bien transformer nos réseaux sociaux. Peut-on encore parler de réseaux sociaux quand ces derniers deviennent des univers automatisés ?

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