Par Steevy Jackson

© Steevy Jackson – Cécile Ladjyn, étudiante guadeloupéenne

Quitter son foyer et changer de vie du tout au tout ce n’est jamais facile, encore moins lorsque l’on est aussi jeune. Suite à son départ de la Guadeloupe, Cécile Ladjyn, 26 ans,  étudiante ultra-marine durant la période Covid, a fait face à une grande solitude. En revenant sur sa période étudiante, elle confie à quel point elle a été impactée par cet isolement  : « J’étais toute seule… C’était silencieux… »

Depuis l’épidémie du Covid-19 et les nombreux confinements, nous avons pu nous rendre compte à quel point être entouré de monde était important pour la santé mentale. Beaucoup de personnes ont très mal vécu le fait d’être isolé durant cette période. Cependant, et malgré la fin des différents confinements, il s’avère que de nombreuses personnes vivent encore isolées ou subissent les conséquences de l’isolement. 

« Le premier départ, c’était de la contrainte un peu, puisqu’il n’y avait pas la possibilité de faire une licence de psychologie en Guadeloupe. Donc je suis partie. Ma mère et ma sœur sont parties avec moi vers la fin des grandes vacances pour m’aider à m’installer à Lyon. Ensuite, elles sont retournées en Guadeloupe et moi, je suis restée à Lyon. » Obligée de quitter son île pour étudier, elle s’est rapidement retrouvée seule, déracinée dans un environnement inconnu.

« Je pense que ça n’a pas facilité les choses de ne pas pouvoir en parler. Ce n’est même pas que je ne pouvais pas en parler, c’est que je n’avais pas l’impression qu’il y avait de quoi en parler. » Il n’y a pas pire ennemi que le silence pour quelqu’un d’isolé. En s’enfermant dans le mutisme, la personne isolée reste dans un cercle vicieux où elle ne se livre pas ce qui contribue à son isolement. 

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