Par Alessandra CHIARADIA
Une décision incomprise
Les élections européennes qui se sont tenues les 8 et 9 juin 2024 ont secoué la France. Renaissance (parti présidentiel), qui disposait alors du plus grand nombre de sièges au Parlement européen a été détrôné par le Rassemblement National (RN). Avec 31,37% des voix, ils y obtiennent 30 sièges, n’en laissant que 13 pour le camp présidentiel. Face à ces résultats déconcertants, Emmanuel Macron a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale le soir-même en expliquant : « La montée des nationalistes, des démagogues est un danger pour notre nation. C’est pourquoi j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. »
Des élections non-respectées
Conformément à ce que prévoit la Constitution lorsque l’Assemblée nationale est dissoute, de nouvelles élections législatives se sont tenues le 30 juin et le 7 juillet 2024. Pour faire barrage à l’extrême droite, les formations de gauche ont décidé de s’unir sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP). Leur objectif était clair : défendre les valeurs républicaines, que le RN ne cesse de bafouer.
Bien que les élections aient abouti à une majorité relative pour la gauche, avec 180 sièges à l’Assemblée nationale, le président de la République a choisi de nommer Michel Barnier (camp présidentiel) en tant que premier ministre. Une décision vivement critiquée par la gauche et la population, qui n’a pas hésité à montrer son désaccord en manifestant dans les rues.
La démocratie fragilisée
À l’image de ceux qui l’ont précédé, Michel Barnier a eu recours à de nombreuses reprises à l’article 49.3 de la Constitution. Un passage permettant au gouvernement de faire passer des projets de loi en force, malgré le vote des députés. Las de ne pas être écouté, le NFP a déposé une motion de censure, qui a été votée à 331 voix, une première depuis 1962. Il s’agit du principal moyen dont dispose un parlement pour montrer sa désapprobation envers la politique en place. Le gouvernement Barnier a alors été contraint de démissionner.
Cette série d’événements illustre une crise démocratique profonde, où les décisions présidentielles semblent s’éloigner de plus en plus de la volonté populaire exprimée dans les urnes.
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