Par Morgane Giraudeau
Deux ans après le lancement de la F1 Academy, le programme d’insertion pour les femmes dans le monde très fermé de la Formule 1 (F1), la parité est loin d’être atteinte. Mais 2025 pourrait changer beaucoup de choses, notamment grâce à l’arrivée d’une série dédiée, à l’image de « Formula 1 : Drive to survive », sur Netflix.
En avril 2024, le désormais quadruple champion du monde Max Verstappen prenait la parole dans le média Sportskeeda sur le futur de la F1 Academy : « Les voitures qu’elles conduisent sont bien trop lentes. Si elles veulent intégrer la Formule 1, il faut que le niveau augmente. C’est très bien que les femmes soient sponsorisées par des écuries de Formule 1, mais comment les aidons-nous réellement ? Il n’y a pas de prochaine étape. » En effet, les pilotes ne conduisent pas réellement des F1, malgré le nom du programme. Elles sont au volant de Formule 4, c’est-à-dire trois niveaux en-dessous. À titre de comparaison, une formule 4 est dotée d’un moteur de 160 chevaux pouvant atteindre les 220 km/h. Un moteur de Formule 1 peut posséder jusqu’à 1000 chevaux et monter jusqu’à 360 km/h en vitesse de pointe. Malgré cette différence notable, Susie Wolff, directrice générale de F1 Academy et ancienne pilote automobile, reste optimiste sur le futur des femmes dans le milieu : « Pour la première dans l’histoire de ce sport nous avons notre propre compétition. On ne veut pas les séparer, on veut créer un tremplin pour les aider à grimper les échelons », déclarait-elle sur le plateau de CBS Mornings.
La visibilité, un challenge
Lewis Hamilton, pilote Ferrari et septuple champion du monde de Formule 1, s’est dit étonné du manque de représentation des femmes dans le sport. Pourtant, depuis 2024, chaque écurie doit sponsoriser une pilote. Un grand pas en avant qui ne suffit pourtant pas à donner les moyens nécessaires à une évolution concrète aux pilotes. Le problème est la visibilité d’un tel programme. Même si les pilotes se battent sur les mêmes circuits que les hommes, les amateurs de sports automobiles n’ont pas encore pris l’habitude de regarder les Grands Prix féminins. La discipline ne manque pas de fans et « 40% sont des femmes », selon Susie Wolff. Le challenge est donc de ramener ces fans vers la F1 Academy. Et pour cela, quoi de mieux qu’une série à gros budget sur l’une des plateformes de streaming les plus populaires ? Après le programme qui a révélé et fait grossir la communauté de fans, « Formula 1 : Drive to survive », Netflix annonce l’arrivée du programme « F1 Academy ». Une mise en lumière programmée pour 2025, qui devrait aider à mettre un peu plus en avant les femmes dans le sport automobile. Qui sait, le programme pourra peut-être même aider à atteindre l’objectif affiché par la directrice d’une pilote en F1 d’ici 2030.
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