Par Hugo Bernard
Il y a plus de deux ans, ChatGPT a déboulé dans nos vies d’étudiants : un raz de marée. Depuis, la majorité des étudiants l’utilisent très régulièrement, ce qui inquiète les enseignants. La responsable du master CRDM (qui édite Blacksheep) Marta Severo alertait déjà en janvier 2023 : elle disait pouvoir identifier les copies rédigées avec l’outil, et rappelait ses limites. Les accusations de « triche » dans les études supérieures avec ChatGPT ou d’autres outils pullulent. Et si on utilisait ChatGPT non pas pour écrire, mais pour s’entraîner ? C’est ce que j’ai essayé de faire, notamment avec d’autres outils comme NotebookLM.
Des révisions à la dernière minute : l’IA arrive au secours
Il y a deux mois, j’avais un examen à passer, un devoir sur table de trois heures avec trois ou quatre questions. Mais entre tout ce que j’avais à faire et mon oisiveté, j’ai peiné à trouver le temps de réviser. À une semaine du « partiel », je n’avais pas relu le cours. Alors, c’est le branle-bas de combat : comment faire pour rattraper le retard ? La technique que j’ai trouvée au fil des années, c’est la plus pénible : réécrire mon cours, plusieurs fois, afin de le retenir au maximum. Sauf que voilà, c’est long et affligeant. Et si pour une fois, j’innovais ?

C’est là que ChatGPT est venu à ma rescousse. Depuis quelques mois, on peut lui donner des fichiers pour qu’il les analyse et travaille dessus. Et si je lui donnais mon cours ? Il est bien rédigé, j’ai plein de notes et d’exemples. D’autant plus que notre enseignante avait donné les questions de l’année passée : de quoi montrer à ChatGPT comment allait être l’examen.
Les sauveurs du semestre s’appellent ChatGPT et NotebookLM
Ainsi, je me suis entraîné. Après avoir réécrit (une fois) mon cours et l’avoir relu, j’ai donné à ChatGPT mon cours et les questions de l’année dernière. Je lui ai demandé de me poser des questions qui pourraient tomber dans quelques jours. Ensuite, il m’a laissé répondre en rédigeant (rapidement). Puis, une fois que je lui ai donné mes réponses, il les a analysés, les (in)validés et les complétés.
Alors qu’on accusait ChatGPT de rendre inactifs les étudiants, de leur permettre de ne plus réfléchir, voilà l’IA qui me le demande (puisque je lui ai demandé). C’est encore mieux que de relire bêtement son cours jusqu’à s’endormir.

Pour aller encore plus loin, j’ai expérimenté quelque chose. Ma botte secrète cette année s’appelle NotebookLM. Pour résumer, c’est comme ChatGPT, sauf que c’est développé par Google et ça permet d’envoyer tout un tas de sources (fichiers, vidéos YouTube, pages web). Ensuite, on peut lui demander de travailler sur ces sources. L’outil fonctionne particulièrement bien dans l’analyse de contenus. Mais une autre fonctionnalité commence à se démarquer, bien qu’elle soit encore expérimentale. NotebookLM est capable de créer un podcast à partir des sources. Dans mon cas, il a pu « réaliser » un podcast en anglais d’une quinzaine de minutes sur mon cours. Le tout avec des exemples issus de mes notes, des concepts repris des auteurs étudiés, etc. Certes, il y avait quelques répétitions et c’était parfois superficiel, mais quand même. Pour celles et ceux qui maîtrisent l’anglais et qui ne savent pas quoi faire dans les transports en commun, ça peut être une nouvelle manière de réviser.
C’est amusant de demander à ChatGPT à quel fromage correspond un réalisateur, c’est sarcastique de dire que les IA nous remplaceront tous et ça peut être pratique de lui faire rédiger une chronique pour le magazine Blacksheep quand on n’a pas le temps (rassurez-vous, ce n’est pas le cas ici). Sauf qu’on peut aller plus loin : les chatbots d’IA sont des outils de productivité, utilisons-les comme tels. Ça nous libèrera du temps pour ne rien faire.
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