Par Anna Mayer

Dans une ère de démocratisation des outils digitaux, l’accessibilité numérique aux personnes en situation de handicap est désormais un enjeu primordial. En France, plus de 1,7 million de personnes sont atteintes d’un trouble de la vision. Pourtant, moins de 10% des sites leur sont accessibles. Il est donc essentiel que les développeur·euse·s et designer·euse·s soient davantage formé·e·s sur ces questions.

Codeur travaillant dans un café 

Pourquoi rendre son site accessible aux personnes déficientes visuelles ?

Internet est devenu un outil majeur dans notre routine quotidienne, que ce soit pour nos démarches administratives ou notre manière de nous informer en général. Or, les services digitaux sont la plupart du temps réalisés sans prendre en compte les particularités de toute leur audience, notamment celles des personnes en situation de handicap. 

« Une personne aveugle, il ne lui reste que le clavier. C’est comme si on vous enlevait votre écran et votre souris ». – Denis Boulay, chargé du pôle Accessibilité Numérique chez Fédération des Aveugles et Amblyopes de France

D’où l’importance de s’adapter à tous les profils d’internautes.

Depuis 2012, tous les sites publics sont soumis à l’obligation d’accessibilité et doivent être conformes aux normes du Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA). D’autant plus que les bonnes pratiques en termes d’accessibilité numérique sont favorables à l’amélioration du SEO (Search Engine Optimization) : bien organiser la structure de son site de façon claire, intuitive et facilement compréhensible, ou encore ajouter du texte alternatif aux images et des transcriptions aux vidéos.
Enfin, se positionner et agir face à ces questions renforce l’éthique d’une organisation et joue en faveur de son image.

Quelques règles de base à prendre en compte dans la mise en ligne de ses contenus

    • Prêter attention à la taille du texte

Pour être visible par toutes et tous, la police de votre site doit être réglée à un minimum de 16 points, tout en évitant les changements de taille de police au cours du texte car ils demandent un effort d’accommodation aux personnes déficientes visuelles.
Néanmoins, si vous désirez éviter d’impacter l’intégralité du site, il est possible de rajouter une option à son site permettant à l’utilisateur·ice de choisir la taille de la typographie.

Des polices spécifiquement conçues pour faciliter la lecture des personnes déficientes visuelles existent également, telles que Atkinson Hyperlegible de Braille Institute ou encore Luciole du Centre Technique Régional pour la Déficience Visuelle. 

    • Jouer avec les contrastes des couleurs

Pour qu’une page web soit accessible aux personnes malvoyantes, il faut qu’elle comporte des rapports de contraste élevés entre la couleur du texte et la couleur de l’arrière-plan sur lequel il est affiché.
Aussi, sont à éviter l’utilisation de fonds transparents ainsi que les techniques JavaScript ou CSS qui empêchent le surlignage, car la plupart des personnes malvoyantes surlignent le texte afin d’en augmenter le contraste.

    • Ajouter du texte alternatif aux images

Lorsqu’une personne malvoyante se rend sur internet, elle peut s’aider de logiciels de lecture d’écran qui lui retranscrivent les informations vocalement, afin qu’elle puisse s’y retrouver. Ainsi, lorsqu’elle navigue sur une page web, il est important que les images soient décrites de façon précise et concise par un texte alternatif perçu par le logiciel, qui va lui transmettre l’information à l’oral.

Attention en revanche à ne pas écrire de texte alternatif pour des images à but uniquement décoratif. Cela serait une source de distraction et de confusion pour les utilisateur·rices malvoyant·e·s.

    • Rédiger des intitulés de liens pertinents

Lorsqu’un·e utilisateur·rice malvoyant·e navigue sur internet à l’aide d’un logiciel de synthèse vocale, parcourant les liens les uns à la suite des autres. Il est donc important de bien les nommer en décrivant la nature de leur contenu, en évitant les noms de liens tels que « plus d’informations », « cliquez ici » ou « lire la suite », qui perdent leur utilité s’ils sont placés hors de contexte.

Des outils gratuits pour sensibiliser et aider à se former à l’accessibilité

    • Wave, qui examine en détail l’intégralité du site pour fournir une liste précise d’erreurs ainsi que de corrections adaptées aux personnes malvoyantes.

    • Color Safe, un outil permettant d’analyser les couleurs et polices d’un site. Il propose ensuite des suggestions en cohérence avec la charte graphique.

    • Readable, un plugin permettant d’augmenter l’accessibilité des contenus en rendant possible pour l’internaute de choisir un ensemble de paramètres aux sites réalisés sur WordPress. 

Maintenant que vous êtes familiers avec les bonnes pratiques en termes d’accessibilité, il n’y a plus qu’à vous lancer !

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