Par Hugo Bernard
Alors que Donald Trump sera investi président des États-Unis ce 20 janvier, tous les patrons de la tech américaine l’ont rencontré. Derrière des dîners aux apparences anodines, il y a une vraie stratégie de lobbying alors que le pays va revenir à un gouvernement républicain.
Des dîners à Mar-a-Lago, résidence de Trump en attendant la Maison-Blanche
Le futur président des États-Unis doit attendre que Joe Biden quitte la Maison-Blanche le 20 janvier. Pour patienter, il commence déjà à « gouverner » depuis sa résidence à Mar-a-Lago, un club de Palm Beach en Floride.
Depuis son élection, c’est le défilé des hommes d’affaires de la tech chez Donald Trump pour discuter de sa politique et de son administration. Il y a eu Mark Zuckerberg de Meta, Tim Cook d‘Apple, Sundar Pichai de Google ou encore Satya Nadella de Microsoft. Tous sont en opération lobbying pour prendre la température auprès du prochain président, et surtout pour faire avancer leurs intérêts.
En plus des dîners, une multitude d’entreprises donnent de l’argent pour l’investiture de Donald Trump. Microsoft, Google, Apple, Amazon et Sam Altman, patron d’OpenAI, vont tous donner un million de dollars à la fondation dédiée à l’événement, comme l’a compté Libération. Il y a aussi les plateformes de cryptomonnaies comme Kraken ou Coinbase, qui se mobilisent pour donner des montants similaires.
La tech a changé de camp : elle devient pro-Trump dans son propre intérêt
De son élection à son départ de la Maison-Blanche et même après lors de l’assaut du Capitole en 2021, Donald Trump a été l’ennemi de la tech. Twitter (avant de se renommer X) et Facebook avaient même fermé les comptes au lendemain de l’assaut. Depuis, le contexte politique a changé et tous les patrons de la tech ont félicité l’homme politique pour son élection.
Mark Zuckerberg semble avoir changé d’avis sur l’homme politique, en prenant des décisions concrètes. Le PDG de Meta a annoncé mettre en place une nouvelle politique de modération s’inspirant du modèle de X et de ses notes de communauté. Dorénavant, les contenus de désinformation ne seront plus modérés par des acteurs de confiance, mais par des utilisateurs, qui pourront rajouter du contexte factuel à une publication. Une politique qui va tout à fait dans le sens de Donald Trump, qui trouvait que les filtres actuels étaient de la censure.
Le grand entrant, c’est toutefois Elon Musk. Patron de SpaceX, de Tesla et de X, il va devenir responsable du Département de l’Efficience Gouvernementale. Elon Musk fera partie du gouvernement Trump. L’homme d’affaires a participé à la campagne républicaine, prenant même la parole lors d’un meeting. Avec une politique plus libérale et protectionniste menée par Trump, Elon Musk compte bien en tirer profit via Tesla ou encore SpaceX.
Les GAMAM veulent profiter du mandat de Donald Trump pour se renforcer
Une opportunité similaire pour le reste de l’industrie des nouvelles technologies aux États-Unis. Le mandat de Joe Biden n’a pas été dans leur sens : il avait nommé Lina Khan présidente de la Federal Trade Commission, l’agence nationale pour le droit des consommateurs et de la concurrence. Une présidente féroce qui n’a pas hésité à multiplier les procédures pour des pratiques anti-concurrentielles contre les GAMAM.
D’un autre côté, la concurrence en provenance de Chine, avec Huawei sur les antennes, Temu et Shein pour le commerce en ligne, BYD pour les voitures électriques ou encore TikTok pour les réseaux sociaux met la pression à ces entreprises. La tech américaine est également bousculée par l’Union européenne et ses législations de plus en plus restrictives. Il y a par exemple eu la législation sur l’USB-C, rendant ce port de charge obligatoire sur tous les appareils vendus. Un texte qu’a dû suivre Apple, malgré toutes ses tentatives pour l’éviter. Durant le précédent mandat, sont entrés en vigueur le Digital Markets Act et le Digital Services Act : l’AI Act est quant à lui prévu pour bientôt. Trois grands textes de droit qui retirent du pouvoir à ces entreprises. C’est là que le protectionnisme de l’administration Trump peut les aider.
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